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Lettre TBM n°41 —
Aviation de ligne : résultats janvier-mai 2025
Face à une forte demande en avions nouveaux, les livraisons 2025 d’Airbus + Boeing ne sont pas à la hauteur
Points clés
La Demande en avions nouveaux demeure très forte :
- Au 1er trimestre 2025, le trafic aérien dépasse de plus de 7% le niveau du 1er trimestre 2019,
- Après 2023, année exceptionnelle, un tassement en 2024 , 2025 a connu une reprise des commandes notamment en mai avec des commandes « politiques » lors de la tournée de Donald Trump au Moyen-Orient. Le Salon du Bourget va-t-il confirmer ce rebond ?
- Le carnet de commandes d'Airbus + Boeing atteint un record à 15167 avions, soit l'équivalent de plus de 9 ans de livraisons en équivalent cadences maxi passées (863 avions pour Airbus en 2019 et 806 pour Boeing en 2018).
Face à cette forte demande, l’Offre en avions nouveaux n’est pas à la hauteur, contraignant les compagnies aériennes à conserver des avions anciens.
Ainsi, après un point bas en 2020, les livraisons d'avions de ligne ont progressé chaque année sauf en 2024 qui a connu un recul dans la dynamique de reprise des livraisons.
Les livraisons d'Airbus + Boeing des 5 premiers mois de l’année 2025 ne sont que très légèrement supérieures à celles de 2023.
Les avionneurs prévoient pour 2025 une progression d’environ 25% comparé à 2024. Encore, faudra-t-il atteindre l’objectif. S’il est atteint, nous serons encore à seulement 87% du niveau 2018, plus haut précédant la crise.
L'industrie aéronautique mondiale est dans une phase rare d'excès de la demande par rapport à l'offre. Dans les crises précédentes, cette situation ne durait pas, mais les problèmes de Boeing dont on ne voit pas la fin introduisent un manque de visibilité sur les livraisons qui risquent de prolonger le déphasage Offre vs Demande.
Et même Airbus n'arrive pas à remonter franchement. S’il atteint son objectif de livraisons 2025, il sera à –5% de son plus haut 2019.
Le problème principal provient cependant de Boeing qui plombe la reprise, le rebond de début 2025 ne doit pas masquer que le niveau 2025 sera à environ –30% de son plus haut 2018.
Les problèmes de remontée en cadence perdurent :
- La pénurie de main-d'œuvre et de compétences héritée de la période Covid-19,
- Les difficultés de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement (sièges, moteurs...).
- La pénurie de matières premières accentuée par la guerre entre la Russie et l'Ukraine,
- La désorganisation chez Boeing avec pour conséquence le maintien des contraintes de la FAA sur la remontée en cadences…
Rappel : la référence pour les livraisons est l’année 2018. La baisse des livraisons a démarré en 2019, plus précisément à partir de mars-avril 2019, avant l'épidémie Covid, avec l'immobilisation du Boeing 737 MAX.
La baisse s'est poursuivie et aggravée fortement en 2020, en raison du plongeon du trafic aérien, de la poursuite des problèmes du B737 MAX, des difficultés de trésorerie des clients qui souhaitaient des reports de livraison et de la fermeture partielle des usines liée au confinement.🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°42 —
Interview d’Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation
spéciale Salon du Bourget 2025
ID AERO+ : Comment la société Dassault Aviation compte-t-elle retenir l’attention du public à l’occasion du Salon du Bourget 2025 ?
Éric TRAPPIER : Avec le Rafale et le Falcon 6X nous n’avons aucun mal à attirer l’attention du public au Bourget ! Tant sur notre stand que sur notre exposition statique et dans notre Battle Lab, nous présentons cette année un certain nombre de nouveautés, principalement dans le domaine militaire. Ces nouveautés concernent notamment le Rafale F5, le combat collaboratif et le domaine spatial. Ceci sans compter ce qui fait toujours sensation : les démonstrations en vol du Rafale effectuées par l’armée de l’Air, et celles du Falcon 6X aux mains de nos pilotes d’essais.
Lettre TBM n°40 —
Analyse au vol
Nucléaire : dissuadons-nous d’en dire trop
Ces derniers mois et encore très récemment, notamment lors de l’intervention télévisée du Chef de l’État le 13 mai dernier, des hypothèses, commentaires, analyses et décryptages ont pu être entendus concernant la dissuasion nucléaire française.
Pourquoi ? Parce qu’une nouvelle petite musique se fait entendre désormais sur le vieux continent, et singulièrement depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump et les distances qu’il a prises vis-à-vis de l’OTAN, de l’Europe et du parapluie nucléaire américain jusque-là censé protéger ses alliés de ce côté-ci de l’Atlantique.
Cette petite musique, c’est celle de la seule alternative crédible depuis 1960 en Europe : celle de la France. Et sur cette musique apparaissent de singuliers couplets évoquant, jusqu’au sommet de l’Etat donc, la possibilité voire l’éventualité de voir la force de dissuasion française élargie à la défense de nos alliés et voisins
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°39 —
Trafic aérien : résultats 2024
Trafic aérien mondial, par zones géographiques, par pays...Prévisions
2024 a été année de très forte croissance du trafic aérien.
La demande, mesurée en nombre de Passagers-Km Transportés, a connu une croissance à deux chiffres, elle a augmenté de +10,8% comparé à l’année précédente. Ce qui représente plus de deux ans de croissance en vitesse de croisière.
2024 est aussi l’année où le trafic a retrouvé et même dépassé le niveau d’avant crise Covid.
La question qui demeure : Quand le trafic aérien rejoindra-t-il la courbe de tendance ? 2025 ?
L’onde de choc géopolitique initié aux Etats-Unis va-t-il entravé cette forte reprise ?
Quelles sont les prévisions les plus probables ?
Les Points Clés de l’année 2024 :
Année 2024 : PKT (Passagers-Km Transportés) +10,8% (vs 2023) et +4% (vs 2019).
La demande, en nombre de PKT a dépassé le niveau d’avant crise.
En 2024,
- Le niveau de l’offre mondiale (Sièges-Km Offerts) est à +9,2% (vs 2023) et +3,6% (vs 2019)
- Le niveau de la demande mondiale (PKT) est à +10,8% (vs 2023) et +4,0% (vs 2019)
- Le niveau du nombre de vols se situait à +2% (vs 2019).
En 2024, année de forte croissance de la demande, la reprise est tirée par :- Le trafic international qui a contribué pour les ¾ à la croissance mondiale,
- Par toutes les zones géographiques dont majoritairement par l’Asie-Pacifique (en phase de rattrapage),
- Par les pays leaders (USA, Inde, Brésil, Chine et Japon).
Les Points Clés du quatrième trimestre 2024 :
4T 2024 : PKT (Passagers-Km Transportés) +8,2% (vs 4T23) et +5,8% (vs 4T19).
En 2024, le nombre de PKT dépasse le niveau d’avant crise.
Nota : tous les chiffres d’évolution ci-dessous sont vs 2019 (sauf indications contraires)
Au 4T24,
- Le niveau de l’offre mondiale (SKO) est à +4,0%
- Le niveau de la demande mondiale (PKT) est à +5,8%
- Le coefficient de remplissage est de 83,3%, supérieur de 1,4 point à celui du 4T19
Au 4T24, la reprise est tirée par :
- Le trafic international qui contribue aux 3/4 de la croissance mondiale du 4T24,
- Par toutes les zones géographiques particulièrement l’Asie-Pacifique (contribution pour 62%) dont le marché chinois,
- Par les pays leaders : notamment La Chine (contribution pour 39%), les USA (contribution pour 7%) et l’Inde.
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°38 —
Les SAF, entre rêve et réalité - 2
La décarbonation du transport aérien bat son plein. Tous les acteurs redoublent d’efforts en vue d’atteindre le difficile challenge du Net Zéro CO2 en 2050.
Les lois européennes RefuelEU, RedII… sont de plus en plus pressantes, pour ne pas dire menaçantes à l’égard des acteurs qui n’atteindraient pas l’objectif.
Compte tenu de la complexité du problème, IDAERO a décidé d’analyser les chemins possibles vers cet objectif en trois lettres successives.
La première lettre, déjà parue, a fait le point sur la masse de SAF à produire pour atteindre l’objectif.
Dans la présente lettre, nous analysons la solution Bio-SAF.
La troisième lettre sera consacrée aux E-SAF et à notre conclusion.Notre but étant de répondre à la question : Les SAF pourront-ils en quantité, en prix et dans les délais prévus atteindre ce difficile challenge ?
Sont-ils du monde du rêve ou de la réalité ?
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°37 —
Analyse au vol
Armement européen : attention au piège
Bien sûr la conjoncture actuelle, avec la distance prise par les États-Unis de Trump à l’égard de l’Ukraine, de l’Europe, de l’OTAN, peut changer la donne et amener l’Union européenne à enfin se pencher sérieusement sur la question d’une défense du Vieux Continent qui ne dépendrait pas de Washington.
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°36 —
Aviation de ligne : résultats 2024 Part 2
Les points clés du 4ème trimestre et de l’année 2024
Points clés année 2024
Commandes : tassement des commandes, après le record historique de 2023. Les commandes nettes se situent dans la tranche 1 500 à 2 000 appareils.
Livraisons :
- Après la reprise 2021-2023, baisse des livraisons en 2024. Le principal responsable : Boeing dont les livraisons baissent d’un tiers par rapport à l’année précédente.
- La part de l’Asie Pacifique remonte à 34% du total mondial, mais encore loin des 45% de 2018.
Carnet de commandes : forte remontée en 2023. Stabilité en 2024.
Retraits : faible niveau des retraits en 2021-2024 (env. 1% de la flotte vs 2,5% 2011-2020)
Avions stockés : baisse lente mais régulière. Toujours à environ 14% de la flotte totale (vs 5% en 2019).
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°35 —
Les SAF, entre rêve et réalité
Au cas où vous ne le sauriez pas encore, la communauté aéronautique est appelée à la mobilisation générale pour qu’en 2050, le trafic aérien ne rejette plus un gramme de CO2 dans l’atmosphère.
De longue date, cette communauté a travaillé à réduire les nuisances des avions, comme le bruit et la pollution.
Comment ?
- Les motoristes, en réduisant la consommation des moteurs.
- Les avionneurs en améliorant l’aérodynamique des avions et en allégeant leur masse.
- Le contrôle aérien en innovant dans les procédures de vol.
- Les compagnies aériennes en rajeunissant leur flotte et en améliorant les taux de remplissage.
Ces actions ont déjà apporté des résultats palpables durant les trente dernières années puisque l’empreinte carbone imputée au trafic aérien mondial est restée au niveau d'environ 2,5 % des émissions totales mondiales, bien que le transport aérien a fait face au quadruplement du nombre de voyageurs.
Toutes ces actions vont continuer de produire leurs effets positifs.
Pourtant, cela ne suffira pas pour satisfaire l’exigence du Zéro CO2 en 2050.
D’où l’idée de recourir aux SAF (Sustainable Aircfraft Fuel) capables de remplacer partiellement et, à terme, totalement le kérosène.
Ces SAF sont l’objet principal de cette note dont l’objectif est de répondre à la question :
Les SAF pourront-ils, en quantité, en prix et en délai, atteindre le challenge de Zéro CO2 en 2050 ?
N.B. Compte tenu du volume de cette étude, nous la publions en trois lettres.
La première consacrée à la demande : combien de carburant aurons-nous besoin en 2050 ?
La seconde consacrée à l’offre sous forme des bio-SAF. Quelle part peut apporter la biomasse ?
La troisième consacrée à l’offre sous forme de e-SAF, à quel prix. Nous conclurons avec la lettre 3.
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°34 —
Analyse au vol
Une sanctuarisation trop belle pour être vraie
Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre. Alors que la France atteint des niveaux d’endettement record et qu’est lancé le concours Lépine des recherches d’économies - moins que celui de nouvelles taxes, nos politiques et nos fonctionnaires sont incorrigibles -, sur fond de querelles politiques entre partis (taxer les riches ou l’ensemble, plus nombreux, de la population ?), il est étrangement un poste budgétaire qui fait l’objet de peu de commentaires ni de propositions de coupes, c’est la défense donc la loi de programmation militaire dite LPM.
🔒 Réservé aux abonnésLettre TBM n°33 —
Aviation de ligne : résultats 2024 Part 1
Face à une forte demande en avions nouveaux, les livraisons d’Airbus + Boeing ne sont pas à la hauteur
Points clés
La Demande en avions nouveaux demeure très forte :
- Au 4ème trimestre 2024, le trafic aérien dépasse de plus de 5% le niveau du 4ème trimestre 2019,
- Après 2023, année exceptionnelle en commandes, 2024 a connu un tassement. Mais le carnet de commandes d'Airbus + Boeing demeure dans ses niveaux les plus hauts. Il s'élève à 14 903 avions, soit l'équivalent de près de 9 ans de livraisons en équivalent cadences maxi passées (863 avions pour Airbus en 2019 et 806 pour Boeing en 2018).
Face à cette forte demande, l’Offre en avions nouveaux n’est pas à la hauteur, contraignant les compagnies aériennes à conserver des avions anciens.
Ainsi, après un point bas en 2020, les livraisons d'avions de ligne ont progressé chaque année, mais l'année 2024 marque un recul dans la dynamique de reprise des livraisons.
Les livraisons 2024 d'Airbus + Boeing sont inférieures à celles de 2023, et même à celles de l'année 2022.
L'industrie aéronautique mondiale est dans une phase rare d'excès de la demande par rapport à l'offre. Dans les crises précédentes, cette situation ne durait pas, mais les problèmes de Boeing dont on ne voit pas la fin introduisent un manque de visibilité sur les livraisons qui risquent de prolonger le déphasage Offre vs Demande.
Et même Airbus n'arrive pas à remonter franchement. L’avionneur européen a livré 766 appareils, proche de ses prévisions de juin dernier (770 avions) mais loin de ses prévisions de début d’année (800 avions) et encore plus loin des livraisons pré-Covid de 863 avions.
Le problème principal provient de Boeing qui plombe la reprise avec 180 avions en moins par rapport à 2023 ( 348 en 2024 comparé à 528 avions en 2023). Et après la fin de la grève de 53 jours , il faudra du temps à l'avionneur
- D'abord pour revenir à «la normale» de 2023,
- Et ensuite pour revenir au plus haut de 2018
Les problèmes de remontée en cadence perdurent :
- La pénurie de main-d'œuvre et de compétences héritée de la période Covid-19,
- Les difficultés de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement (pièces forgées, sièges, moteurs...).
- La pénurie de matières premières accentuée par la guerre entre la Russie et l'Ukraine,
- La désorganisation chez Boeing avec pour conséquence des contraintes renforcées de la FAA sur la remontée en cadences…
Rappel : la référence pour les livraisons est l’année 2018. La baisse des livraisons a démarré en 2019, plus précisément à partir de mars-avril 2019, avant l'épidémie Covid, avec l'immobilisation du Boeing 737 MAX.
La baisse s'est poursuivie et aggravée fortement en 2020, en raison du plongeon du trafic aérien, de la poursuite des problèmes du B737 MAX, des difficultés de trésorerie des clients qui souhaitaient des reports de livraison et de la fermeture partielle des usines liée au confinement.🔒 Réservé aux abonnés